L’audit d’accessibilité RGAA permet d’évaluer si un site web ou une application est accessible à tous les utilisateurs, y compris ceux en situation de handicap. Il repose sur un référentiel précis, le RGAA, que les structures publiques doivent respecter, et que de plus en plus d’entreprises intègrent dans leur démarche de qualité numérique.
Je vous propose de faire le point sur ce qu’est un audit RGAA, à quoi il sert concrètement, et comment le mener efficacement, sans jargon technique inutile.
Comprendre le RGAA et ses enjeux
Le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) encadre l’accessibilité des services en ligne en France. Il s’appuie sur les standards internationaux (WCAG) et sert de base pour vérifier si un site est utilisable par tous, quelle que soit la situation de l’utilisateur (déficience visuelle, motrice, cognitive, etc.).
Il comprend 106 critères répartis par thématiques : images, formulaires, navigation, structure de page, etc. Les structures publiques y sont soumises de manière obligatoire. Pour les entreprises privées, l’application du RGAA devient progressivement une bonne pratique à suivre, notamment dans les marchés publics ou dans une démarche RSE.
Au-delà de l’obligation, appliquer le RGAA permet souvent de rendre l’expérience utilisateur plus fluide et cohérente pour tout le monde.
Pourquoi réaliser un audit d’accessibilité numérique ?
Un audit RGAA consiste à analyser une interface (site, intranet, application mobile…) pour vérifier dans quelle mesure elle respecte les critères du référentiel. C’est une photographie du niveau d’accessibilité actuel, qui sert de base pour proposer des améliorations concrètes.
Voici les principaux intérêts d’un audit :
- Identifier les points de blocage pour certains utilisateurs
- Avoir une vision claire du travail à réaliser pour améliorer l’accessibilité
- Répondre aux obligations légales dans certains cas (notamment pour les collectivités et administrations)
- Renforcer la qualité globale des interfaces, ce qui profite à tous les usagers
Un audit est également utile en amont d’une refonte ou d’un nouveau projet. Cela permet de partir sur de bonnes bases et d’éviter des corrections coûteuses après coup.

Les étapes clés d’un audit RGAA réussi
Un audit RGAA se déroule en plusieurs étapes structurées. L’idée n’est pas de tout vérifier d’un coup, mais de concentrer l’analyse sur un échantillon représentatif du site.
Voici les grandes phases :
- Définition du périmètre : on choisit un ensemble de pages (page d’accueil, formulaire, page produit, etc.) représentatives des modèles de contenu.
- Analyse des critères RGAA : à l’aide d’outils d’analyse et de tests manuels (navigation clavier, lecteurs d’écran, etc.), chaque critère est vérifié.
- Rédaction du rapport : le livrable comporte une synthèse, les non-conformités détectées et des recommandations précises.
- Déclaration d’accessibilité : si vous êtes concerné par l’obligation légale, ce document doit être publié sur votre site.
Le rapport d’audit est utile autant pour les développeurs que pour les chefs de projet ou responsables qualité. Il sert de feuille de route pour passer à l’action, étape par étape.
Ce que dit la Loi accessibilité numérique 2025
À partir du 28 juin 2025, de nouvelles obligations s’appliqueront à de nombreuses entreprises privées en matière d’accessibilité numérique. Cette loi accessibilité numérique 2025, issue de la directive européenne 2019/882, impose à certains acteurs privés de rendre leurs services numériques accessibles.
Sont concernées :
- Les entreprises de plus de 10 salariés
- Ou ayant un chiffre d’affaires supérieur à 2 millions d’euros
Les secteurs visés incluent : les services bancaires, le e-commerce, les transports, les télécoms, les plateformes de streaming ou d’information
Ce que cette loi impose concrètement :
- La conformité aux exigences d’accessibilité pour tous les nouveaux services à partir du 28 juin 2025
- Un délai jusqu’en 2030 pour les services existants
- La nomination d’un référent accessibilité numérique
- La publication d’une déclaration d’accessibilité et d’un plan d’action pluriannuel
En cas de non-conformité, les entreprises s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 50 000 euros par service concerné. Cette évolution réglementaire encourage les entreprises à anticiper dès maintenant la mise en conformité de leurs interfaces.
Outils et ressources pour mener un audit efficace
Il existe aujourd’hui plusieurs outils pour accompagner un audit RGAA. Certains permettent de gagner du temps dans les tests, mais ils ne remplacent jamais complètement l’analyse humaine, notamment sur les aspects de navigation ou de structure.
Voici quelques ressources utiles :
- Ara : outil officiel proposé par la Dinum pour auditer selon le RGAA
- Kit d’audit RGAA : documents modèles, checklists, exemples de déclarations
- Assistant RGAA : extension navigateur pour faciliter les vérifications
- Tanaguru Engine : outil open source d’analyse automatique, utilisé par plusieurs agences et collectivités
La combinaison d’outils automatiques et de tests manuels reste aujourd’hui la meilleure approche pour obtenir une vision fiable de la conformité.
Intégrer l’accessibilité dans une démarche RSE
Travailler sur l’accessibilité, c’est aussi une façon de rendre ses services numériques plus inclusifs. Dans une démarche RSE ou plus particulièrement de numérique responsable, c’est un axe d’amélioration concret, qui touche à l’égalité d’accès à l’information et aux services.
Nous sommes convaincus que l’accessibilité ne doit pas être un sujet à part, mais intégré dès la phase de conception. Cela permet de limiter les écarts par la suite, tout en proposant des interfaces plus confortables à utiliser.
C’est aussi un moyen de donner du sens à ses projets numériques, en s’adressant à tous les profils d’utilisateurs sans exception.
L’accessibilité numérique prend une place croissante dans la manière de concevoir des interfaces durables, inclusives et plus respectueuses des usages. Elle devient aussi un sujet réglementaire pour de nombreuses entreprises privées.
En tant qu’agence engagée dans une démarche de numérique responsable, nous suivons de près les évolutions réglementaires et les bonnes pratiques sur ces sujets.
Notre rôle aujourd’hui, c’est d’informer et de sensibiliser. Si vous vous interrogez sur la manière d’intégrer ces enjeux dans vos projets numériques, ou si vous avez besoin d’un point de départ pour mieux comprendre vos obligations, nous pouvons en discuter. Parfois, le premier pas consiste simplement à mieux s’informer.